Cours des matières premières ou sanctions envisagées… quelles sont les conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Quelles pourraient être les conséquences d’un isolement du pays sur l’économie mondiale et sur la Russie ?
L’invasion russe de l’Ukraine a et aura des répercussions sur l’économie mondiale, notamment sur le prix des matières premières, mais aussi à la suite d’une potentielle exclusion de la Russie du réseau Swift et d’un possible isolement économique russe. Des conséquences d’autant plus graves qu’il pourrait s’agir du plus important conflit à avoir lieu sur le sol européen depuis les guerres des Balkans dans les années 1990.
Quelles conséquences économiques ?
Vladimir Poutine a choisi de lancer l’offensive a l’aurore, jeudi 24 février 2022. Aux alentours de 5 heures du matin, les soldats russes entraient sur le territoire ukrainien. Les marchés dormaient encore. À l’ouverture, le prix des matières premières s’envolait
L’économie russe dépend de l’exportation de matières premières. Le secteur représente 60% des exportations russes. La Russie est le premier producteur mondial de blé (l’Ukraine est cinquième), un des plus importants exportateurs de pétrole, fourni environ 40% du gaz européen et produit d’importantes quantités de métaux. Le pays est le premier producteur de palladium, utilisé pour la construction des pots catalytiques des voitures notamment, le deuxième producteur d’aluminium et de nickel, et le septième producteur mondial de cuivre. L’Ukraine, quant à elle, est le premier producteur mondial de maïs.
Le baril de pétrole a dépassé les 100 dollars par baril, la tonne de blé a atteint un niveau record à 344 euros la tonne et le prix du gaz naturel a bondi de 40% en une journée. “Paradoxalement, c’est un avantage pour la Russie, parce que nous n’avons pas arrêté d’importer les matières premières russes pour le moment“, explique Mme Alsif. Ceci dit, l’économiste précise que cela est vrai sur le court terme. L’Allemagne, par exemple, dépend largement du gaz naturel liquéfié russe. Une fois qu’une alternative aux matières premières russes sera trouvée, cette trop grande dépendance économique se retournera inévitablement contre le pays.
Toutefois, il est pour le moment difficile de se passer des matières premières russes, en particulier du gaz. Selon le président du groupe pétrolier TotalEnergies, Patrick Pouyanné, s’exprimant à Paris lors du forum de la Fédération nationale des travaux public, “si le gaz russe ne vient pas en Europe, on a un vrai sujet de prix du gaz en Europe“. Autrement dit, l’Europe n’a pour le moment aucune solution immédiate pour remplacer les importations de gaz venues de Russie.
Source : https://information.tv5monde.com/